samedi 16 janvier 2010

Richard Stallman en France

En ce début d'année, Richard Stallman que l'on ne présente plus, est de passage en France pour défendre le logiciel libre. Après avoir donné une conférence à Paris, le voici à Grenoble.
J'ai eu la chance d'assister à cette conférence qui a attirée plus de 650 personnes. Son charisme captive littéralement l'assemblée.
Pour lui, le bilan de l'initiative GNU est plutôt positif : GNU marche assez bien aujourd'hui avec le noyau Linux. Cependant, il considère que le logiciel libre reste à promouvoir, car la grande majorité des utilisateurs est toujours sous l'emprise d'éditeurs de logiciels comme Microsoft, Apple et bien d'autres. D'autant qu'il existe un millier de distributions Linux, mais que rares sont celles qui sont entièrement à base de licences GNU comme Ututo ou gNewSence (voir la liste sur le site de GNU).
Le reste de la conférence est plus philosophique que technique. Le terme "privateur" est employé pour désigner les logiciels non libre, plutôt que "propriétaire" ou "privatif". Selon lui le terme "privateur" ne dissimule pas la vrai nature de ces logiciels : les logiciels privateurs privent les utilisateurs de leur liberté.
Le parallèle entre les droits de l'homme et la notion de logiciel libre est fait : "un logiciel libre c'est un logiciel qui respecte la liberté de l'utilisateur". Rien a voir avec la notion de gratuité. Il ne s'agit pas non plus de la possibilité d'obtenir le code source du logiciel. C'est la possibilité de changer de logiciel, de changer le logiciel, d'être écouté et de ne pas être enfermé dans un mode de pensé unique. "Open source ne signifie pas libre". A ses dire, ce terme a été créé de toutes pièces en 1998 par les entreprises qui fabriques des logiciels privateurs, afin de tromper les utilisateurs. Le code est téléchargeable, mais ces entreprises ne tiennent pas compte des remarques des utilisateurs. Mais le plus grave est que ces entreprises s'immiscent dans la vie de l'utilisateur dès le plus jeune âge, car les écoles reçoivent des logiciels privateur gratuitement. Le secteur de l'éducation a le devoir de protéger les élèves d'un enfermement intellectuel et pour cela ne devrait utiliser que des logiciels libres. 

Il fait ensuite référence aux détracteurs du logiciel libre, qui disent que ce modèle n'est pas économiquement viable et que cela génèrerait des pertes d'emplois. Selon lui, un monde uniquement libre ne causerait très peu de pertes d'emplois, car la très grande majorité des logiciels existants sont des logiciels "sur mesure". Les logiciels privateurs représentent qu'une petites parties des logiciels. De plus, pour lui dans le cadre d'un développement d'un logiciel sur mesure pour une entreprise, il est normal qu'un développeur se fasse rémunéré. Par contre, les logiciels d'intérêts généraux doivent être libre (traitements de textes, système d'exploitation, navigateur internet, ...).
Richard Stallman aborde le sujet de la qualité des logiciels libres en indiquant que certains disent que le libre est meilleur car sa qualité technique est supérieure à celle du logiciel privateur. Pour lui c'est un détail secondaire. Et ce n'est pas toujours le cas. Ce qui est important c'est que le logiciel libre soit éthiquement supérieur.
Voila donc un recadrage de ce qu'est le logiciel libre, car il est vrai que beaucoup de personnes parle d'Open source et de logiciels libres, mais les fondamentaux ne sont pas connu ou ont été détournés au fil du temps.

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